EDITO BDT

LA FORCE DU SYNDICALISME :

UN ENJEU ESSENTIEL POUR UN CHANGEMENT PROGRESSISTE DE LA SOCIETE

Plus de 11 millions de voix se sont portées au 1er tour des présidentielles sur des candidats qui défendaient des programmes de progrès social, démocratique et écologique. Cela dans un pays qui compte moins de 2 millions de syndiqué.e.s, toutes organisations confondues…cherchez l’erreur !

Ce constat interpelle pour le moins le syndicalisme, bien sûr, mais également les forces politiques de transformation sociale, le mouvement associatif progressiste et en premier toutes celles et ceux qui militent et/ou votent pour des politiques porteuses d’ambitions en matière de réponse aux besoins sociaux et aux exigences de démocratie et de protection environnementale, mais qui ne sont pas eux-mêmes syndiqué.e.s.

En effet, qui peut croire qu’il suffira d’une prise de pouvoir par les urnes pour imposer une politique de rupture avec le libéralisme, qui réponde au contraire aux besoins populaires ?

Il faut pour y parvenir une intervention citoyenne à tous les niveaux pour permettre au plus grand nombre, de toutes catégories sociales, de peser sur toutes les décisions et lieux de pouvoir, et pour cela, le syndicalisme, son rayonnement, son implantation, son développement, son accessibilité sont des outils essentiels.

Le syndicat intervient directement au cœur du système d’exploitation où se forment les rapports sociaux qui structurent toute la société. Il permet à toutes celles et ceux qui « ne sont rien » de s’exprimer et de se faire respecter et, par l’action et les luttes collectives, de faire reculer le pouvoir unilatéral des employeurs privés comme publics.

Il impose au libéralisme et au lien de subordination qui découle de la toute puissance des objectifs stratégiques et financiers de l’entreprise, la recherche de solidarité d’intérêt et d’actions communes, la valorisation du travail pour le bien commun.

Mais si le syndicalisme est indispensable à la démocratie et aux avancées sociales dans l’entreprise, il ne l’est pas moins dans la société toute entière.

Historiquement, comme le souligne le sociologue Karel Yon, « De la conquête des libertés politiques au tournant du 19ème siècle jusqu’à la construction de la sécurité sociale, syndicats et syndicalistes ont su édifier leurs propres institutions, façonner celles de l’Etat et des entreprises pour imposer des formes de citoyenneté sociale et industrielle qui ont permis que les classes populaires ne restent pas aux marges de la société. »

Aujourd’hui, les syndicats restent un des seuls cadres où peuvent s’engager et prendre des responsabilités des militant.e.s des classes populaires.

Ils offrent toujours un espace de participation aux groupes sociaux dépourvus du droit de cité et en cela demeurent un outil essentiel d’émancipation.

L’affaiblissement du syndicalisme dans les entreprises depuis les 30 dernières années correspond à l’accentuation des phénomènes de ressentiment et de violence dans toute la société. Quand on n’est ni respecté, ni entendu, on devient une proie facile pour les idées d’extrême-droite et toutes les formes de division et de rejet de l’autre.

Dans la période actuelle, où prend corps et audience la nécessité d’un changement de cette politique dominée par les intérêts financiers pour en faire émerger une autre, guidée par les besoins humains et environnementaux, la possibilité pour chacune et chacun de s’exprimer, de débattre, de décider collectivement est déterminante pour inverser les rapports de force à tous les niveaux.

C’est dans ce sens que la place et la force du syndicalisme nécessite l’intérêt et l’engagement de toutes celles et ceux qui aspirent à ce changement de société. Et c’est parce qu’évidemment cette vocation démocratique des syndicats n’a rien de naturel qu’elle nécessite un travail militant, des pratiques organisationnelles pour lesquelles l’apport en plus grand nombre de femmes et d’hommes qui œuvrent d’une manière ou d’une autre pour l’émergence d’une politique progressiste est déterminante. C’est une nécessité pour développer un syndicalisme qui soit non seulement un contre-pouvoir dans la réalité de l’entreprise aujourd’hui mais également un outil d’inclusion et de représentation de la diversité du monde du travail dans la société. Cela suppose de nombreux champs d’intervention : éducation politique à l’histoire du mouvement ouvrier, aux valeurs et aux pratiques de la démocratie, de l’égalité et de la solidarité, formation, organisation et structuration pour l’intégration, la représentation et la promotion des jeunes, des femmes, des immigré.e .s, le renforcement et l’implantation dans les PME, dans les catégories les plus précaires et les plus exploitées, etc…

Être syndiqué.e , donc se syndiquer, c’est s’impliquer dans cette bataille, c’est agir en cohérence avec son aspiration, son action politique pour la transformation progressiste de la société, c’est prendre toute sa part pour faire du syndicalisme l’outil indispensable pour réussir à changer durablement la vie.

 

LES CHANTIERS DE LA BOURSE

 

  • Les permanences à la Bourse du Travail sont désormais assurées par Madeleine les lundis, mardis et jeudis de 10h à 16h.

En dehors de ces horaires, vous pouvez laisser un message sur le répondeur, nous joindre par mail, sur les réseaux sociaux et sur les téléphones portables des administratrices et administrateurs. Les permanences des syndicats ne changent pas.

Les éventuelles modifications seront communiquées en temps utile.

  • Le 4 mai a eu lieu une rencontre avec un journaliste de « Vie Nouvelle » qui prépare une série d’Articles sur les Bourses du Travail et dont le premier sera consacré à celle de Malakoff.
  • A partir de la rentrée, la Bourse du Travail organisera une série de journées d’études/formation ouvertes sur des thèmes touchant aux enjeux sociaux actuels. Les 2 premières seront sur « les services publics » et sur « la production et la répartition des richesses aujourd‘hui ». Une sur « la sécurité sociale » est en préparation. 2 autres seront plus spécialement destinées aux responsables syndicaux sur « les protocoles électoraux » et « les négociations annuelles obligatoires » (NAO)
  • Le 9 mai a eu lieu un échange avec l’association « Scarabée » sur les problèmes rencontrés par les migrants dans le travail.
    5 axes de travail commun ont été retenus :

1/ Contribution de la Bourse dans l’information que l’association fournit aux migrants sur leurs droits au travail, notamment sur les démissions et licenciements ;

2/ La mise en relation avec la Bourse du Travail et un.e correspondant.e des organisations syndicales qui le souhaitent pour intervenir rapidement en cas de convocation à un entretien préalable à sanction ou de licenciement « brutal » ;

3/ L’aide à la constitution et au suivi de dossiers prud’hommes ;

4/ L’organisation d’une journée de formation sur le contrat de travail et sur la feuille de paie à la rentrée, dans les locaux de la Bourse, avec présentation des syndicats ;

5/ Mettre le lien du site et de la page Facebook de Scarabée sur notre site et nos réseaux sociaux.

  • La souscription participative pour le financement du spectacle « Faire commun.e » a permis de collecter pour l’instant plus de 4000 euros. Merci aux syndicats, parti politique, associations et à toutes celles et ceux qui ont participé…Ca reste possible de le faire pour ceux qui auraient des regrets de n’avoir rien versé, ou qui auraient oublié !
  • Plusieurs projets sont dans les tuyaux pour le second semestre :

– La reprise de « Faire commun.e » pour les élèves des collèges

– La présentation du spectacle « Militer »

– De initiatives sur les droits syndicaux et sur la protection sociale

…et bien sûr le soutien aux luttes et aux actions des syndicats dans les batailles revendicatives indispensables pour répondre aux urgences sociales d’aujourd’hui et contribuer à l’avènement d’une politique de progrès social.

 

Enfin, la Bourse du Travail et les syndicats seront présents à la Fête de la Ville les 25 et 26 juin prochains. Nous espérons vous y rencontrer nombreuses et nombreux.

LA BOURSE DU TRAVAIL DE MALAKOFF :

📧 : boursedutravailmalakoff@gmail.com

✍️ : 24/28 rue Victor Hugo 92240 Malakoff

☎️ : 0155480631

 

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